vendredi 8 novembre 2013

les gens , les mots et les réseaux sociaux


Pénélope, coiffeuse douée et adorable, a ouvert une page facebook.
 Comme toutes les mimis coiffeuses elle a de nombreux followers dont:
- Jacqueline, Jessica, Robert, Momo, Capucine, Bernadette, Rose ...presque tous clients, certains se connaissent, d'autres non.
et dans l'affaire qui nous intéresse
- Gertrude, cliente assidue
- Marcel, directeur du salon
- Cunégonde, amie de Pénélope, femme de Marcel.

Un jour, Pénélope poste une photo d'elle et de son toutou-fille la bien nommée "mimichoupinette".


pas celle ci, c'est un exemple et surtout  un projet photographique réalisé par Tobias Lang Your PET and YOU  
Les nombreux contacts de Pénélope, likent, s'extasient sur le joli toutou, flattent, taquinent la maîtresse. 
L'un d'entre eux émet l'idée que Pénélope devrait venir au salon avec Mimichoupinette. oh oui trop bonne idée!

Et soudain,emportée par l'élan...Gertrude,lance:
"-  en plus Marcel aurait bien besoin d'une bonne chienne de garde."
 krr krrr la bonne blague

Au même moment, à l'autre bout de la ville, Cunégonde devant son ordi, voit la petite fenêtre de notifications clignoter, nonchalamment l'ouvre et découvre: Marcel, besoin, chienne... gné? aussitôt elle tape sur son clavier:
"- pardon?"
(....)
s'en suit une justification vaseuse de Gertrude qui, pour finir, sans doute un peu honteuse, efface son commentaire. 
Cunégonde ne connait pas Gertrude mais connaît bien les réseaux sociaux,  elle a évité de surenchérir mais elle est furieuse. 

Ce qui l'agace profondément c'est que nombreux sont ceux qui en voulant faire des bons mots sur les réseaux sociaux oublient que les mots, eux, ont du sens. 
 Elle se doute que Gertrude n'a pas cherché à nuire, qu'elle a surtout été extrêmement maladroite et qu'elle n'a sans doute même pas compris le double sens de l'expression "bonne chienne de garde". 
Quoi que! Si, de toute évidence,ce n'est pas le mouvement chiennes de garde que Gertrude avait à l'esprit à ce moment là, Cunégonde a du mal à croire qu'elle ait pu utiliser une expression à caractère "sexuel", comme ça, en passant, inopinément. 

Le problème c'est surtout que cette histoire est d'une banalité crasse que les mauvais jeux de mots sont nombreux accrochés à la gigantesque toile.

 Les réseaux sociaux accélèrent les échanges. Les petites phrases fusent. Mais, quand dans une conversation entre amis une parole " malheureuse" peut rapidement être contrebalancée par une pointe d'humour, les twittes, coms, ou autres, dégainés à coups de clavier, ne bénéficient pas, eux, d'une intonation, d'un sourire, d'une nuance... . Écrits ils sont terriblement plus efficaces. Ils font exister les choses.
Cette fulgurance des échanges n'interdit pourtant pas de prêter une grande attention à leur sens et à leur bon usage. 


11 commentaires:

  1. on en vient à se censurer, à réfléchir 10000 fois avant d'écrire, à ne plus faire d'humour parce qu'on ne peut pas rire de tout vous voyez. j'en ai ma claque de ces bêtises....

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    1. bien sûr qu'on peut, mais on est pas obligé de lancer des absurdités à connotations sexuelles, religieuses ou racistes pour faire dans le drôle, à plus fortes raisons quand on est sur un profil " public". Faire un minimum gaffe à ce qu'on dit, c'est bien ce qu'on fait aussi dans la "vraie vie" non? Et encore dans mon exemple, c'est très anecdotique, du pipi de chat, y'a rien de grave. en revanche ça peut l'être, on le sait, raison de plus réfléchir. ;)

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  2. le choc des photos... le poids des mots...

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    1. tu lisais Paris Match, toi aussi, quand tu étais petite dans la cuisine de ta grand mère !?!

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  3. ça m'est arrivé... de virer quelqu'un de mon compte parce que j'en avais marre de ses sous-entendus douteux à tout va... bon j'avoue, la nana me cassait aussi les pieds dans la vraie vie... mais voilà, je suis plutôt rigolote mais avec les gens que je connais... me viendrait pas à l'idée de faire des pseudo bons mots (à conotation sexuelle ou raciale, par exemple, avec des gens que je ne connais ni d'eve ni d'adam)...

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    1. voilà c'est ce que je répondais à Unicks, c'est toute la différence entre une page et un profil privé ... le plus drôle c'est que souvent ce sont des gens qui ne feraient surtout pas une vague en société, et cachés derrière leur écran, c'est différent, ils se lâchent..

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  4. oui c'est vrai que des fois certains mots peuvent être mal interprétés.

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  5. Sur les réseaux sociaux, il y en a aussi qui ne te connaissent pas et qui se permettent des commentaires un peu provoc' alors qu'ils ne te connaissent pas. Les réseaux leur servent de défouloir comme si l'écran était leur armure...

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  6. j'ai fuis les réseaux sociaux, a part HC. D'ailleurs c'est pas compliqué, si j'apprécie moyennement un post de n'importe qui sur n'importe quel sujet, je le pense bien fort, mais je n'écrit rien. Ça peut paraitre hypocrite, mais blesser gratuitement les gens n'est pas ma vocation première :)

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    1. ;) vaste débat l' hypocrisie sur les réseaux mais je te rassure on le fait tous de ne pas réagir. je pense que c'est bien souvent vain de réagir .on s'embarque dans un langage de sourd à cause du manque de nuance. Mais j'avoue que je ne maîtrise pas toujours.

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