vendredi 16 octobre 2015

le champ du feu

Vous vous êtes déjà promenés dans un arrière plan de bureau Windows? En vrai? Au beau milieu de couleurs presque trop saturées? Des rouges fluorescents, des verts incandescents, des oranges effervescents, des noirs tout puissants... 
Vous avez déjà eu le sentiment de ne plus savoir si vous étiez réellement en France ou... dans une forêt du Quebec?
Non ?
Et bien vous n'êtes jamais venu en Alsace.
Ça commence par une mer dorée, des vagues et des vagues de vignes jaunes saupoudrées d'or, c'est tellement beau qu'on en oublie de s'arrêter à Mittelbergheim pour acheter un carton de riesling chez madame Brandner ( qui n'est pas d'ici, elle, elle est de Colmar, faut pas tout mélanger! (Mittelbergheim - Colmar 45 kms quand même) Et puis c'est comme le biiiio, c'est pas du biiiio qu'elle fait elle; son vin c'est du sans traitement chimique, c'est pas pareil!) 
Et puis on monte et on monte. Routes étroites bordées de forêts, sinueuses, ponctuées de couleurs surnaturelles, 500, 700...1099 m... "le Champ du feu" point culminant du Bas Rhin, petite station de ski bien connue des Strasbourgeois.
 A cette saison rien de plus que quelques pylônes métalliques posés dans un pré pentu, mais tout autour... le spectacle des Vosges alsaciennes en automne et tout à coup on comprend: Champ de feu, chant du feu de l'automne.



mercredi 4 février 2015

Le chien, la Loire et Les canards

J'ai un chien.

Un bon gros toutou à sa mémère. Un pas de race. Enfin, si! c'est un Bourbon! Un pur croisé chien errant réunionnais. Moitié berger allemand, moitié labrador, moitié cabot.
Il ne ferait pas de mal à une mouche. Les mouches, les vraies avec leurs ailes et leur fzzz sont bien trop rapides. Les autres mouches, les grosses mouches à 2 pattes, faut voir. 
On a un rituel tous les 2 en ce moment, on se fait notre petite balade sur les bords de Loire. On choisit un circuit pas trop fréquenté histoire de laisser tomber la laisse et on s'extasie sur la nature. Moi le nez sur les futures noix, mûres ou prunelles et lui la truffe collée sur l'herbe, herbe apparemment banale, mais qui, à en juger par l’intérêt qu'elle suscite, doit au moins être fourrée à la croquette.





T'as remarqué lecteur, le toutou à sa mémère a un collier de force, ne t'en offusques pas, Monsieur a une forte tendance à vouloir me promener en laisse plus que je ne le promène. Il joue les GPS et il faut le suivre. Donc on rétablit l'équilibre et ça n'a pas l'air d'être d'une efficacité énorme, il m'arrache toujours l'épaule à chaque fois qu'il a décidé que c'était ce buisson, là, à 10 m, le bon. 
Mais qu'est ce qu'il est beau mon GPS! un rien l'habille mon Jazz!





La Loire à cette époque là est très jolie. La décrue continue son oeuvre et dévoile des îlets éphémères, des bandes de sable, des plages... on ferait presque trempette. Moi j'hésite, je ne suis pas sure que ce soit hyper propre mais lui, ni une ni deux, et que je te lape cette eau fraîche, et que je te patauge dans la vase... On s'en donne à cœur joie. Il court, je l'appelle, il revient " bon chien"
Portée par cet élan de complicité, je lui lance une branche " va chercher".

D'habitude, il s'en cogne la truffe de mes lancés de bâtons, mais là stupeur, éclaboussures, il saute avec entrain, vers le bout de bois flotté...

Mais! euh attend! le bois flotté il fait un drôle de bruit là, un coin coin coin pas commode, et merdddeuuu un canard! 

Et là tout à coup je passe de la balade en amoureux à la course poursuite Benny hill.
Le canard entraîne, dans l'eau, derrière lui, le chien, et derrière le chien, moi, qui court sur les berges.

   Moi : "viens iciiiiii"
 Le canard: " coin coin coin"
 Le chien: "plouf plouf plouf " 

Super l'ambiance champêtre.
D'autant que là, tout ce que j'arrive à produire comme son autoritairement stoppant ce sont des vocalises suraiguës. Je ne sais pas siffler, enfin si, mais sous ma douche et mes sifflements sont plus proches du ptit cri de moineau tombé du nid que du  ssffsiiiiiu du maître chien, et là franchement c'est pas le moment de faire des tests.
Les canards, oui ils sont 2 maintenant,les bougres, tout ce qu'ils veulent c'est éloigner le monstre de leur nid. 
La technique est simple, je fais un boucan du diable pour détourner l'attention, j'imite Orville l'albatros de Bernard et Bianca (je fais comme si je ne savais pas voler quoi), je rase l'eau à coups d'ailes et j’entraîne le quadrupède le plus loin possible. Sur 100 m, 200m, 300m et je reviens et je recommence, il va se fatiguer l'abruti à poils.
Bon là on est 3 à penser que ce chien n'est plus mon pépère à moi mais une salet...de.. couil.. d'abruti.

Ça a duré 1 heure et demie le bal. Les joggeurs s’arrêtaient pour voir ce chien ridiculisé par les canards au milieu de la Loire. A intervalles réguliers planquée sous les arbres je poussais méchamment un " Jaazzz, iciii" 

 Parenthèse: Heureusement qu'on ne l'a pas appelé tupuducu notre septième  merveille du monde à quatre pattes. C'est un peu son surnom tupuducu, et pour cause, il nous lâche des trucs pas possibles qui font que nous, les bipèdes installés en rang d'oignons dans le canap, on se croirait sur un circuit voiture, Allez tous ensemble: virage à gauche, pouahhh! 
 Mais Là maintenant tou suite je me vois mal hurler des "tupuducuuuu iciiii " en plus. Bref!

 Lui de temps en temps, il me regardait et repartait de plus belle. J'ai du faire 300 fois le chemin entre le point A et le point B où je pouvais le voir. 
Heureusement, à un moment les canards ont lâché l'affaire. J'ai sorti l'artillerie: tapage de cuisse,  viens ici, alllllez, viens, viens...

La queue entre les pattes, trempé comme une souche, tête basse, langue pendante, il est enfin venu. Même pas eu le courage de s'ébrouer. Remarque valait p'tet mieux parce que vu mon humeur, vas y, qu'une seule goutte d'eau sale me touche et tu vas voir!
On est reparti en se faisant la gueule, sans dire un mot, la laisse courte, au pied!, mes bensimon ravagées par le jus puant qui gouttait de son poil.

Cette fois c'est décidé, Un: Inscription d'office à l'école du chien ( et du maître! Oui ça va je sais! pourquoi tu crois qu'il n'a pas pris une roustinette mon cavaleur, je le sais que je suis fautive, n'en rajoute pas!) et Deux: j'apprends à siffler. 
Et tiens je suis bonne fille, je te donne le mode d'emploi:

  •  Fais avec ta langue comme si tu disais lalalala, langue recourbée vers le palais près des dents du haut, 
  • rentres tes lèvres vers l'intérieur, 
  • tu prends tes deux petits doigts et tu refermes les autres,
  • tu les fais se toucher juste par le bout en les rapprochant en V et tu les mets à la bouche,
  • le bout touchant ta langue recourbée vers le haut tu refermes la bouche
  • et là, tu souffles pas trop fort  
  • et tu joues sur l'inclinaison de tes doigts pour arriver à faire un son correct.
  • Le souffle ne doit s'échapper que par l'espace entre tes deux doigts, le reste de la bouche doit être étanche.
  • Idéalement, tu dois avoir tes deux mains de part et d'autre de ta figure, tu dois pouvoir toucher tes lobes d'oreilles avec tes pouces


Cet article publié une première fois en juillet 2013 a été recopié collé aujourd'hui dans le cadre du rendez-vous mensuel « En France aussi » initié par  Voyage FémininLa Terre sur son 31 et Le coin des voyageurs.
Le thème de ce mois de février est "nos amies les bêtes", en remettant le nez pour la première fois depuis 3 mois sur mon blog, je suis tombée sur ce billet, il était parfait pour ce rendez vous que j'adore, alors hop ni une ni deux, reblogué mais pour me faire pardonner je vous en prépare un autre pour ce soir.
Nan mais! absente depuis trop longtemps, je peux bien me décarcasser un peu quand même ;)
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 en France aussi Fan page

jeudi 1 janvier 2015

L'ami des bêtes

Quand on me dit que le thème de cette 19ème édition du rendez vous "en France aussi" est Nos amies les bêtes, c'est automatique, je pense France- bêtes- ami: Refuge de l'arche.




Le refuge de l'arche, je le connais depuis que je suis toute petite. Gamine j'ai arpenté de nombreuses fois ses allées avec mes grands parents. Mes enfants, à leur tour, ont adoré la "sortie refuge de l'arche", c'était le rendez vous incontournable de leurs vacances chez leurs grands parents. "On va chez Papidou et Mamidou? on pourra aller au refuge de l'arche, dis maman?"

Le refuge de l'arche c'est surtout une très jolie histoire, l'histoire de la vie d'un type extraordinaire, un humaniste, un passionné, un peu fou peut être, mais d'une folie jolie, l'histoire de Christian Huchedé un héros du quotidien.


Christian Huchedé aime les animaux, il connait bien les oiseaux, un jour de 1968 on lui amène un cormoran estropié par un tir de fusil. il le fait soigner. 
Dans la foulée, avec des jeunes de Chateau Gontier, il crée un club de protection des animaux. Le club "chouette".

Très vite, les gens de la région apprennent qu'un groupe de jeunes s'occupent d'oiseaux. On commence donc à amener chez Christian Huchedé des oiseaux blessés retrouvés au bord des routes. Puis, fort d'une réputation grandissante, l'inévitable devait arriver : "Par la suite, j'ai recueilli de petits mammifères et très vite s'est posé le problème des animaux qui ne pouvaient pas être relâchés à cause d'un handicap ou d'une trop forte imprégnation. Il a donc fallu prendre en charge tous ces animaux et avec les moyens du bord, nous avons construits des cages et des installations diverses dans mon jardin", explique-t-il. Après deux années d'existence, le Club Chouette était devenu une structure un peu trop petite. Les animaux blessés arrivaient fréquemment et la place commençait sérieusement à manquer, le jardin de Christian Huchedé ne pouvait plus accueillir de nouveaux pensionnaires. Le district de Château-Gontier, trouvant l'idée intéressante met à la disposition de ce qui allait devenir le Refuge de l'Arche une parcelle d'un hectare

Lorsque Christian Huchedé s'aperçut que le refuge allait devenir trop petit, il dut très vite faire appel aux élus locaux pour demander une extension. Accordée, celle-ci tardera à venir puisqu'il faudra attendre 1987 pour que l'association bénéficie d'une superficie de terrain à la hauteur de leur mission : 10 hectares ! 

Aujourd'hui, cet étonnant parc unique en France compte même parmi ses pensionnaires des fauves et de nombreux animaux exotiques, qui vivaient dans des conditions déplorables chez des particuliers ou dans des cirques. 


Il y a eu le sauvetage de ces singes sauvés d'un laboratoire. lisez ce lien


Il y a eu l'ours Miljen, rapatrié de Bosnie, repéré par un cinéaste bosniaque au cours du tournage d'un film, enfermé dans une sorte de forteresse en béton, Miljen tournait sans arrêt sur cet espace d'environ 20 m2 depuis huit ans.


Il y a eu Djina, la tigresse


C’est en 1993 qu’est recueilli Djina la tigresse. Un jour, une dame a eu l’opportunité et les moyens financiers d’acheter dans un mauvais zoo, deux bébés tigres. Deux petites femelles qu’elle a habituées à se promener en laisse. Hélas, les tigres connaissent une croissance rapide, et, à l’âge de 10 mois, leur puissance ne leur permettait plus d’être promenés en laisse. Le propriétaire qui avait faire construire un parc à leur attention, les sorti de moins en moins, puis plus du tout. Ces jouets vivants étaient devenus deux grandes tigresses adultes. Délaissées, il arrivait qu’on oublie de les nourrir. Si bien que l’une des tigresses est morte de faim. Le Refuge de l’Arche a alors été contacté pour reccueillir Djina, la suivante, qui était déshydratée. Au début de sa vie à Château-Gontiers, Djina vomissait à chaque repas car son estomac était réduit par manque de nourriture. Au bout de quelques semaines, tout allait bien et Djina a grossi de 50 kg. 

Il y a eu Deselle Alpaga aveugle

Une femelle alpaga, trouvée errante sur la voie publique dans le Gard près de Nîmes, est arrivée au Refuge en juillet 2012.
On suppose qu’elle provient d’un cirque ou d’un élevage. La cécité de l’animal a sans doute poussé son propriétaire à s’en débarrasser et à l’abandonner. Elle n’a jamais été réclamée. Son âge est estimé à environ un an, ce qui laisse penser qu’elle est aveugle de naissance.
« Lorsque la Fondation Bardot nous a demandé d’accueillir cette femelle alpaga, explique Christian Hucheé, nous avons accepté avec réserve car nous ne savions pas comment elle allait réagir sur un territoire inconnu.
Très calme, Deselle s’est laissé guider dans son parc, se mettant immédiatement à brouter l’herbe tendre en compagnie de quelques chèvres naines qui, finalement, étaient bien plus inquiètes que la nouvelle arrivante. Normalement, un alpaga mange entre deux et trois kilos d’herbe par jour. Les premiers temps, elle mangeait de plus grandes quantités, sans doute pour se remettre du voyage et des privations vécus durant son errance.

Et tellement d'autres...

Tous les animaux confiés restent au Refuge de l'Arche jusqu'à la fin de leur vie.

Aujourd'hui le refuge de l'arche c'est 1 500 animaux, Chevaux, chèvres, ours, babouins, tigres, tortues, cigognes, kangourous, singes, loups, pumas, ratons laveurs, sangliers... 15 hectares, un centre de sauvegarde et un chantier d'insertion. Les animaux sont installés dans des volières, des parcs et des îles, conçus et aménagés en fonction de leurs besoins biologiques. Yann Huchedé a pris la relève de son père à la tête du parc et du CEPAN (Club d’Etude et de Protection des Animaux et de la Nature) dont le large comité d'honneur est présidé par Myléne Demongeot.
C'est un endroit unique en France, c'est à Chateau Gontier et tout ça est parti de la volonté d'un homme:

"Quand j'ai fondé le Refuge, je voulais faire racheter la bêtise humaine"

Christian Huchédé




informations ICI

sources photos et infos  refuge-arche.org et ouest france

Cet article participe au rendez-vous mensuel « En France aussi » initié par  Voyage FémininLa Terre sur son 31 et Le coin des voyageurs.
et de trois! :)