dimanche 8 septembre 2013

métier parent d'élève


en cherchant une photo sur mon vieux blog Gully au pays de la Réunion je suis retombée sur cet article que j'avais oublié, sujet presque d'actualité, je vous le livre tel quel mais avant une petite explication:
 Aujourd'hui la rentrée et demain très vite les rencontres parents profs.

Avant auront lieu les élections des représentants de parents d'élèves dans les collèges et lycées. 
Dans ma vie de mère d'élèves j'ai eu 2 vies: une vie de maman super occupée par son job, qui rentrait tard le soir, qui zappait les élections de parents d'élève et qui faisait bon gré mal gré avec les rencontres parents profs.
 Et, une vie de maman plus disponible investie dans une association de parents. 
Avant je pensais naïvement que ce rôle était dévolu aux parents issus de l'Educ Nat, aux parents des très bons élèves pas forcément aux parents convoqués plus souvent qu'à leurs tours par un principal, un prof, un proviseur ... ( merci Jules ;)
Aujourd'hui je sais l'importance de ces élections, l'importance des représentants de parents aux conseils d'administration des établissements, de leur présence aux conseils de classe et aux conseils de discipline et je sais que chacun peut prendre sa place dans ces élections, ne serait ce qu'en y participant.

   
métier parent d'élève

Métier difficile que voilà! Contrat à Durée limitée, temps complet pas toujours très bien rémunéré, hiérarchie souvent contestée, subordonnés ayant une forte tendance aux contestations diverses et faisant preuve d'un remarquable sens de la grève sans préavis.

Petit résumé des compétences requises pour assumer cette mission:


  • Apprendre 2 nouvelles langues étrangères: la professeur-professorale et le patois adolescent, langue vivante si il en est. 
  • Etre doté d'une patience à toute épreuve.
  • Savoir maîtriser ses gestes ( ma main, mon bras font partie intégrante de mon corps, je contrôle)
  • Savoir maîtriser le sourire légèrement faux cul
  • Ne pas culpabiliser quand vraisemblablement tout porte à croire que l'échec nous incombe
  • Etre ouvert à l'exploration de nouvelles techniques. ( lire psychologie magazine )
  • Connaître pas coeur " tout se joue avant l'âge de 6 ans" de Fitzhugh Dodson

 Heureusement, être parent d'élève est loin d'être aussi rébarbatif que mon petit texte ci dessus voudrait le faire croire, c'est même passionnant, quelque fois déroutant mais toujours source de réflexion.
En ce moment, un peu partout en Métropole et dans les DOM, a lieu le grand rendez vous de fin de premier trimestre: La rencontre tant attendue entre parents et professeurs. L'occasion pour tout le monde de "remettre son ouvrage sur le métier".

Une rencontre parents-prof ressemble souvent à un théâtre ou chacun joue un rôle. On pourrait presque s'attendre quelquefois à monter sur un ring, mais tout est lissé et c'est une belle représentation de la vie avec des rapports sociaux empreints d'hypocrisie.
Des profs courtois, balançant entre flegme, compréhension et ironie légère, ayant sans doute peur du conflit et du débordement de certains parents: 
Une mère en colère renversant la table du professeur pour une sanction non comprise, un père menaçant à l’extrême sont des choses malheureusement déjà vues et redoutées. 

Des parents divisés en 3 grande catégories: les absents ( pour cause d’empêchement ou de démission), les parents des bons élèves qui viennent chercher les félicitations pour leur excellent travail  (celui de leur enfant et le leur par ricochet) et les autres plus nombreux qui vont jouer au chat et à la souris avec les enseignants.
 Peu de chance pour qu'on entende: " Non Monsieur, si c'est le bazar dans votre classe, ce n'est pas uniquement la faute de mon autorité défaillante, mais il est de votre responsabilité d'enseignant d'instaurer un cadre!" ou " Et oui madame, si votre fille dort en classe par manque de sommeil, je peux difficilement lui donner comme devoir supplémentaire: apprendre à se coucher avant 2 heures du matin".
 Les parents et les profs se cherchent mais ne se trouvent pas toujours.
On se regarde poliment, on hoche la tête en cœur  on fustige du regard le gamin coupable, mais d'introspection que neni!

C'est pourtant un moment privilégié dans notre job de parents, un passeport pour une discussion ouverte, le petit plus qui peut permettre à une situation de ne pas dégénérer.
 Il n'y a pas de parents parfaits, ni d'enfants parfaits.


Mais ça vaut le coup d'essayer, de s'impliquer...

Pour conclure (ou au contraire lancer le débat...), je vous propose, avec son autorisation, le commentaire que Mary's Mesmotsdevie (prof dans la vraie vie) m'a fait le plaisir de me laisser après lecture de mon ti-billet.

"Cette rencontre a le mérite d'exister mais de part et d'autre il y a trop de préjugés, les parents d'un côté et les profs de l'autre. Si bien que le dialogue attendu à chaque fois déçoit les deux parties car il est souvent stérile ou biaisé par des cordialités échangées ou des répliques toutes faites. Pour les parents on a l'impression d'être sur la sellette jugés, critiqués, comme si on échouait dans notre rôle de parent. Pour les profs on a l'impression que la compétence du prof est évaluée , critiquée , son autorité bafouée. Alors 'au final moi je pense que c'est un moment où la confiance et le respect doivent être les maîtres mots de l'échange. Il faut à tout prix que les profs et les parents montrent à l'élève et à l'enfant que les deux parties qui jouent quand même un rôle primordial dans son éducation œuvrent pour l'accompagner dans la réussite de sa scolarité et pour lui inculquer les mêmes valeurs qui feront de lui plus tard un adulte. A aucun moment il doit voir ce fossé qui peut séparer l'Ecole et la famille car c'est alors que tout devient plus compliqué car il va se trouver des excuses toutes faites d'un côté comme de l'autre. Moi j'y crois si le Respect règne des deux côtés."

un avis que je partage en tous points. les relations entre les parents et les enseignants sont extrêmement compliquées pour différentes raisons: la première, et non des moindres cotés parents étant l'affect. l'affect qui peut nous pousser à réagir sur le vif contre les enseignants. On peut ne pas être d'accord; mais on devrait être capable d'éviter de l'exprimer devant nos enfants. Un gamin conscient de la mésentente de ses adultes référents en jouera inévitablement! Alors mêe si c'est quelque fois difficile, on ravale nos critiques, on prend rendez vous avec le prof sans notre élève préféré et on met cartes sur tables entre 4 yeux. En agissant ainsi c'est notre enfant qu'on aide.

mais ce n'est que mon avis de maman.
Et vous qu'en pensez vous?

14 commentaires:

  1. Je suis souvent obligé de me justifier !
    Un élève réussi, c'est normal, il est bon !
    Un élève ne réussi pas, c'est forcement de ma faute !
    Le plus terrible, les parents persuadés que leur enfant est un génie et dont le niveau rase les pâquerettes !
    Il faut que les parents s'investissent AVEC les profs et qu'ils nous accompagnent en sortie de temps en temps pour comprendre notre métier.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. bin voyons! c'est bien connu les difficultés scolaires de nos enfants sont forcément dues à ses profs, ffffin des fois c'est vrai quand même ;)
      Pour ce qui est des "génies" c'est un peu le sens de mon commentaire chez Marie May http://www.hellocoton.fr/to/Covn#http://lobjetdemondesespoir.com/ce-douloureux-detre-different/ je suis hallucinée par le nombre de parents qui sont persuadés d'avoir des petits génies. Encore un truc de l'enfant roi.
      Et oui il faut bosser avec les profs et non contre. Etre représentant des parents d'élèves peut être aussi un bon moyen d'apercevoir la machine de l'intérieur.

      Supprimer
  2. Je reste mitigée... je ne sais pas comment je vais réagir plus tard quand la poulette sera dans des classes où "ça comptera vraiment" (je ne veux pas dire que la maternelle ne compte pas, je veux dire qu'il n'y à pas de sanction à ce niveau, nuance !)... j'ai fait des études de prof, plein de gens dans ma famille sont profs, je côtoie, à travers mon boulot, beaucoup de parents et d'élèves... et je plains les enseignants (je ne fais pas ce métier pour rien... j'ai tenté, je ne suis pas faite pour ça...)... j'entends parfois des remarques sur les profs qui me font bondir... Et d'un autre côté, je rencontre aussi de plus en plus d'enseignants et de directeurs d'écoles (toujours pour mon boulot)et je suis atterrée par la manière dont ils traitent parfois mes collègues animateurs... un peu comme des gens n'y connaissant rien en éducation, devant se rendre disponibles quand eux en ont besoin et de la manière dont ils en ont besoin... Je crois que le monde des enseignants est mal compris (bcp ont des préjugés, voient vacances et oublient la masse de travail qu'il y a derrière, oublient que les profs bossent avec ce que les parents ont de plus précieux au monde et que c'est difficile de gérer 25 gamins survoltés...). Mais, je pense également que les préjugés sont dans les "2 camps" et que certains enseignants oublient parfois qu'ils ne sont pas tout le temps dans leur classe mais face à d'autres adultes... (je ne sais pas si je réponds réellement à ton billet mais c'est un sujet qui m'interpelle beaucoup pour avoir été justement dans les "2 camps")

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Comme tu le dis si bien, le travail des enseignants est mal connu ! Quand la cloche sonne, ce n'est pas fini pour nous : Corrections ET préparations de la journée à venir ET différenciations pour les élèves en grosses difficultés ! Pour les vacances, hum, sommes payés 10 mois sur 12 mois, le tout est annualisé ! Qui le sait ?
      Plus d'infos ici :
      http://blogoth67.wordpress.com/2013/06/28/mauvaises-langues/
      C'est vrai également que les profs vivent dans leur monde !
      J'ai la chance d'avoir eu une vie professionnelle dans le privé avant et cela m'aide beaucoup !
      Les animateurs sont pour moi un plus que je ne néglige pas et que je respecte !

      Supprimer
  3. Vaste sujet :-)

    Je fais partie aussi des deux camps puisque j'ai été enseignante en maternelle pendant 16 ans et que je suis 5 fois maman.

    A l'instar de Fedora, je pense qu'il y a beaucoup de préjugés des deux côtés. Dans la mesure du possible, en tant qu'enseignante, j'essayais de gagner la coopération des parents. Ça a été très difficile en début de carrière puisque j'étais vraiment très jeune et que la plupart des parents étaient plus âgés que moi, je n'avais pas de crédibilité à leurs yeux; alors que j'étais maman aussi. Quand N°1 a eu l'âge d'aller à l'école et donc cotoyait mes élèves, j'ai gagné quelques galons. Mais c'est quand je me suis retrouvée face à des parents de mon âge ou plus jeune que moi que ma parole a pris un vrai poids, équivalent à celui des parents, voire supérieur et c'est là qu'il faut veiller à ce que le parent ne prenne pas la position de l'élève pris en faute ;-), soit parce que lui s'y met, soit parce que je l'y mettais. Et j'ai eu la chance de vivre quelques belles coopérations parents-enseignants dans l’intérêt de l’enfant.

    Depuis que j'ai quitté le milieu enseignant pour n'être "plus que" parent d'élève, j'ai pu voir poindre ces fameuses réactions pleines de préjugés du côté enseignant ;-). Heureusement, j'ai vite recadré en disant que j'étais "de la maison" et que je ne venais pas pour leur apprendre leur métier d'enseignant mais pour travailler ensembles. J'ai la chance que mes enfants aient toujours été du côté des bons élèves, donc ça facilite les choses aussi.

    De nombreuses fois j'ai bondi, que ce soit en tant que parent face à une réaction d'enseignant, soit en tant qu'enseignant face à une réaction de parent. J'essaye de tempérer quand je peux, de faire découvrir l'autre facette, mais que c'est difficile de lutter contre tous ces préjugés, surtout quand tu tombes sur la caricature de l'un ou de l'autre ;-)

    RépondreSupprimer
  4. ah ah ah !!! Je viens fait un article "un peu sur le sujet" moi aussi!!! (que j'ai pas encore posté)
    C'est un peu comme dans beaucoup de facette d'une vie "d'adulte", on en attend tellement des parents que finalement, il est évident que nous ne seront pas à la hauteur!!!
    (Mon fils vient à l'instant de me reprocher de ne pas avoir reçu un truc qu'il avait commandé sur Internet parce que je lui avait dit "je pense que tu devrais le recevoir en fin de semaine!!!! ah ah ah !!! La blague!!!)

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. nan mais c'est vrai quoi ! t'as dit fin de semaine et c'est pas arrivé !!! nan mais allo quoi (blague à part, j'ai vraiment hâte d'avoir une ado à la maison ;))) )

      Supprimer
    2. vu, lu, commenté ;) dis donc on aurait pu ouvrir une boite de discussion instantanée sur le "probléme" de la phrase du chanteur...

      Supprimer
  5. Parent d'élève plutôt impliquée pendant quelques années (j'ai même créé une assoc indépendante il y a quelques années, mère d'élèves pas tjrs scolaires (un qui mettait le bazar dès qu'il le pouvait mais avec d'excellents résultats scolaires !) mais qui réussissent plutôt pas mal, qu'est-ce que je peux être souvent en désaccord avec l'Education Nationale ! Pas toujours avec les profs mais surtout avec la grosse machine qui oriente par l'échec et n'est pas très adaptée au monde d'aujourd'hui ! Et aussi avec certains profs qui ont tjrs été à l'école (études et travail) et qui ne connaissent pas du tout le monde de l'entreprise... Bref, avec mon petit dernier, je suis plutôt détachée du système, et il ne s'en sort pas plus mal. Et moi, je m'énerve moins :)

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. mais tu connais les rouages ce qui n'est pas négligeable ;) oulalala pour moi aussi gros désaccord fréquent avec la machine comme tu dis.

      Supprimer
  6. Ah vaste sujet que celui du "Métier de parents d'élèves".
    Mais je suis assez d'accord avec le commentaire de Sylvie ci-dessus.
    Tant que les enfants entrent dans le moule, tout va bien...
    Dès qu'ils en sortent... les difficultés et "catalogages" commencent, et c'est ça le plus dur !
    Cette année, en fin de 3ème, pour ma fille... dès que nous avons abordé la possibilité d'une entrée dans un CFA pour un apprentissage, le prof. principal m'a répondu : "Ah non cette orientation ne dépend pas de nous !" et il a même obligé ceux qui ont persisté dans cette voie à émettre des vœux plus classiques : 2nde pro. ou CAP, alors même que ces élèves avaient déjà un patron et déjà signé leur contrat avec leur école : va comprendre !!!
    Ici le seul vœux validé pour Grande-Miss fut son 4ème, 2nde pro. dans le lycée de secteur, alors même qu'elle avait demandé 3 CAP pour les premiers vœux : j'ai pas compris vu sa moyenne générale en fin de 3ème !
    Mais je pense qu'il reste beaucoup à faire au niveau de l'éducation nationale !

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. c'est sur qu'il y a un gros souci avec cette fin de 3ème. Combien de gamin sont envoyés en seconde générale alors qu'une autre orientation serait plus adaptée ,les filières pro sont carrément dévalorisées. Garder les enfants le plus longtemps possible dans le circuit scolaire même quand ils sont en échec ça a une grosse vertu politique: éviter une explosion du chômage sur la tranche 16- 18. Aprés...

      Supprimer
  7. j'ai été parent d'élève jusqu'au CP de mon 8 ans. Là, ils ont commencé à nous solliciter de plus en plus (et ça va loin ici... par exemple, venir le weekend repeindre les salles de classe parce que la mairie de ne fait pas et que c'est limite insalubre)... bref... j'a arrêté avant que ça ne devienne vraiment important... j'ai souvent eu le sentiment ((toujours ici!) que ça ne servait à rien... à part taper le compte rendu de la réunion pour la direction...

    RépondreSupprimer

un petit mot? Noubliez pas de cocher M'informer pour recevoir les réponses à vos commentaires.