samedi 8 mars 2014

Expatriée

Voilà voilà, ça faisait un moment qu'il dormait dans un coin de mon blog ce tag.

 L' Expat tag, celui que Lydoue m'a lancé dans un des ces bons jours. ( Si tu connais le crapaud tu comprendras. La dame a ses humeurs)
 Expatriée je ne suis pas vraiment concernée, enfin... plus, et encore... si tant est que je le fusse un jour ( régale toi, le subjonctif imparfait c'est cadeau)
 Parce que oui, c'est vrai, je suis partie, un moment, loin de mes contrées natales, à l'autre bout de la planète, vivre sur un caillou bordé d'un océan d'un bleu un peu plus turquoise. je me suis expatriée.
Mais voilà voilà, je suis revenue en métropole ( là c'est le moment où je pleure) 
Et puis L'île de la Réunion, dans l'Océan indien, à l'Est de l'Afrique de l'Est, caillou minuscule à coté de Madagascar, c'est loin, très loin, 10 000 kms à vol d'Air austral, mais c'est toujours la France.
 La même secu, la même CAF, les mêmes impôts ( quoi que), la même administration française, les mêmes systèmes scolaires, de santé, juridiques, bancaires que ceux que j'ai toujours connus.... on prend les mêmes et on recommence, le soleil en plus. 





Expatriée n'est peut être pas le bon terme.

Et pour ne rien te cacher, c'est aujourd'hui que je prends la mesure du terme expatrié. Parce que mon mari est, en ce moment même, quelque part dans un pays qui n'est pas la France, il y négocie un éventuel contrat qui ferait de nous de vrais expatriés, avec une carte de séjour, d'autres systèmes, d'autres administrations.
Donc oui c'est le bon jour pour faire le point sur mon expérience de fausse expatriée en attendant de savoir si je vais devenir une vraie expatriée.

1/ Expatriée toute seule ou expatriée par amour ? 

Toute seule je n'en aurais jamais eu le courage. Je suis casanière, je suis bien là où on m'a posée. Comme tout le monde j'aime voyager pendant les vacances, découvrir de nouveaux horizons, mais je dois faire partie de ces gens qui ont un système racinaire important. J'aime revenir chez moi. 
Du moins, ça, c'est ce que je croyais avant, avant d'accepter de partir loin de mon coin de France. 
J'ai épousé un type qui lui ne pense qu'à partir. A l'inverse de moi, lui ses racines il les fabrique instantanément là où il est. Et pire, depuis que je le connais, il les rêve ailleurs.
Au hasard de vacances à Marie Galante, il nous voyait, là, avec les enfants, heureux. 
Parti en séminaire de travail en Nouvelle Zélande, il me disait combien notre vie serait fantastique ici.
Un tour en bateau avec nos amis à Cuba et c'est toute la famille qu'il voulait embarquer.
...

 Le rêveur est patient, il aura mis presque 20 ans à me convaincre mais il y est parvenu.
Une offre d'emploi alléchante, un moment propice et j'ai accepté.

Par amour c'est certain. Et c'est joliment dit pour "c'était ça ou la fin d'une jolie histoire". 
Presque 20 ans c'est long, c'est dur quelques fois. Deux boulots très prenants, deux vies qui se font côte à côte. 
C'est faux de penser que les chemins des deux individus d'un couple sont identiques ou parallèles, ils sont tout sauf parallèles, ils se croisent, se suivent, s'entrelacent souvent mais se séparent aussi.
 Le moment propice à notre départ a été celui d'une prise de conscience mutuelle d'une séparation qui arrivait inéluctablement et que nous ne voulions ni l'un ni l'autre. Il fallait tenter quelque chose, rompre le cours de notre routine, se retrouver autour d'un projet commun, rêver à l'unisson. 
Pas vraiment une bouée de sauvetage, on n’entraîne pas toute sa famille à 10 000 kms sur un rafiot qui coule, mais disons qu'il a fallu beaucoup de temps pour que je rompe mes amarres et autant de temps pour que le rêveur devienne un vrai capitaine. 

Nous sommes partis. Lui, moi et nos 3 enfants de 17, 15 et 12 ans.

Mes enfants, mon dernier rempart ultime. J'avais dit: si les enfants ne sont pas d'accord, nous n'irons pas. Ils ont été d'accord. Nous sommes partis.

2/ Depuis combien de temps es-tu de l’autre côté de chez toi…

Voilà c'est ça qui est paradoxal, moi l'enracinée, celle qui ne voulait jamais partir loin de sa famille, qui était sûre que chez elle c'était ce p'tit bout de cote Atlantique, la première réponse qui me vient à l'esprit aujourd'hui c'est: presque 2 ans. Date de notre départ en métropole.
La Réunion a été une expérience si unique, si enrichissante que c'est depuis que je l'ai quittée que je suis de l'autre coté de chez moi.

Ici, là où je vis aujourd'hui, je ne suis pas chez moi.


La Mayenne c'est chez moi, Nantes c'est chez moi, Pornic c'est chez nous, la Réunion c'est chez nous, ici ce n'est qu'une étape. Il manque la mer et tellement de choses.

3/ Quels sont les mets qui te manquent le plus de ton pays d’origine ? 

Le fromage me manquait à la réunion.
 D'ailleurs c'était une très très mauvaise idée de le dire à qui voulait l'entendre juste avant les vacances de Noël en métropole. Résultat 4 kg en 15 jours, plateau de fromage pantagruélique chez mes parents, "reprends du comté il ne doit pas être très bon là bas" et raclette chez à peu près tous les amis qui sont trop contents de te faire plaisir.

Il y a du fromage péi à la réunion, du fromage de vache ou de cabri ( chèvre) mais bof bof surtout quand on a un papa qui a toujours acheté son from chez un fromager ou au marché, pas au supermarché, malheureux! et que toi bonne fille élevée à l'ossau iraty fermier et au camembert au lait cru tu as suivi ce précieux conseil. 

Je me souviens d'une soirée vin et fromage. Ah oui le vin c'est compliqué aussi, mais il y a des cavistes qui le font venir dans des containers climatisés, c'est plus cher mais ça va encore, et pis y'a le Charrette, le rhum péi, à 5€ la bouteille on oublie vite l'apéro Chablis.
 Le ti punch y'a que ça de vrai.
Soirée vin et fromage chez ma merveilleuse Emmanuelle. Chacun devait apporter un litron et un bout de fromdu. Ce soir là on avait invité Octave. Octave est pilote de ligne, il arrivait le matin même de Paris et dans sa besace ( réfrigérée siouplé) du comté, du vrai, du bon qui n'avait pas souffert d'un stockage au soleil. Octave je t'ai aimé ce soir là, si tu savais. Mais j'aime beaucoup Emmanuelle aussi hein, l'autre Emmanuelle ta femme ma copine de conseils d'administration du lycée.

Aujourd'hui c'est le rougail qui me manque, et peut être plus encore les gâteaux banane l'on achetait chez Loulou à Saint Gilles avant d'aller à la plage, ou le café vanille sur la plage, ou mieux la glace mangue achetée au camion de glaces avec sa petite musique enfantine qui l'annonçait de loin, ou non, tiens, ce qui me manque le plus, c'est de tendre la main sous la varangue vers le citronnier du jardin, cueillir un citron, en couper un morceau et l'ajouter au sucre péi et au rhum pour déguster mon ti punch le soir.

Les ti punch n'ont plus le même goût ici. 
Tout comme les litchis. Ici ils sont..insipides. Rien à voir avec les fruits juteux, à 80 cts le kilo, achetés sur un étal au bord de la route. J'ai toujours aimé ça les litchis de Noël en France mais c'était avant, avant de les goûter tous frais cueillis sur l'arbre.
 Les baleresses ( étrilles) ne seront jamais aussi bonnes que mangées sur le dolmen du Predaire de Pornic avec un bon verre de muscadet, les gougères de Jean claude Godard sont magnifiques chez Jean Claude Godard en bourgogne,  le rougail saucisse au snack racine à l'Hermitage...
Je goûte autant le mets que la situation.



Si on doit repartir ailleurs, il n'y aura peut être pas de litchis, pas de ti punch mais il y aura autre chose, une gourmandise qui affolera mes papilles et dont je ne soupçonne peut être même pas encore l'existence. Ce qui est certain c'est que c'est là bas qu'elle sera le meilleur.

4/ Vis-tu à l’heure de ton pays d’accueil ou à l’heure de ton pays d’origine ?

Quelle drôle de question, comment peux t'on vivre à l'heure de son pays d'origine dans son pays d'accueil? Autant dire: je vous emmerde, mon heure est bien plus futée que la vôtre, je n'ai aucune envie de connaître vos us et coutumes. Et dans ce cas qu'on m'explique ce qu'on vient y foutre dans ce pays.



5/ Une chose, un objet que tu as toujours trimbalé au long de tous tes voyages… 
Une ou deux bricoles légères, souvenirs de ma grand mère, souvenir d'une amitié, d'un moment précieux.
On est parti à la Réunion sans container, avec une valise de 27 kg maximum par personnes soit 135 kg pour 5. 
Les fringues, quelques papiers , il y avait peu de place pour les fioritures. J'ai appris à me délester. Moi qui était une collectionneuse d'objets improbables, une acheteuse compulsive, j'ai reçu là une grande leçon, voir partir chez qui voulait les prendre ou à la poubelle la plupart de mes objets m'a guéri. On vit très bien sans tout un tas d'inutilités.



6/ Te sens-tu étrangère une fois par jour, une fois par semaine, de temps en temps, jamais..

Je ne me suis jamais sentie étrangère à la Réunion. Pourtant...
Les 6 premiers mois ont été très compliqués. Ma famille me manquait, l'île n'était pas à la hauteur de ce que j'attendais. Mon chéri en avait dressé un tableau si idyllique et j'étais si en colère que je fermais les yeux sur toute la beauté qui m'entourait. Je sais maintenant que j'étais totalement hermétique au changement. Je m'en voulais d'avoir accepté ce départ, de faire subir cet éloignement à mes parents ( le fameux cordon, les amarres pas tout à fait rompues...)   Les plages me semblait inintéressantes, beaucoup moins belles que celles des Antilles, même le lagon ne souffrait pas la comparaison à mes yeux avec le sentier des douaniers de mon Pornic adoré ( c'est dire si j'avais des œillères!).
 Je me souviens d'être allée au cinéma voir un film français tourné dans Ma région, j'ai pleuré à chaudes larmes devant Mes paysages.
Les gens me semblaient surfaits, on était invités un peu partout chez des zoreils ( métropolitains installés sur l'île) trop contents de montrer à quelle point la vie était géniale sur le caillou et moi je notais surtout leur snobisme de zoreil. Chacun énonçant fièrement son " depuis combien de temps êtes vous sur l'île?" 7 mois, 1 an, wahoo 9 ans mais quelle chance! WTF ? On s'en balance de savoir qui détient le record de longévité.
Les créoles me saoulaient avec leur kreol, barrière très pratique du 'tu n'es pas d'ici, tu ne nous comprends pas" 
Tout était cher, mais cher à un point! le jambon herta à 5€ les 4 tranches, le nutela idem, la vaisselle (je te rappelle les valises, que des fringues, tout à racheter ici, à commencer par la vaisselle) que du moche et du moche cher. 
On me proposait de la lampe en noix de coco quand moi je voulais mes ateliers d'artistes recup de Nantes.
Bref, fermée à double tour la pingsheuse, veut revoir son Pornic, ses amis, sa famille, ses habitudes.
Et puis il y a eu un déclic, je sais précisément où il a eu lieu. Sur la route des tamarins, en direction de la plage, un dimanche, mon mari me disait pour la énième fois "Regarde comme c'est beau, les maisons dans les hauts d'un coté, l'océan de l'autre coté" et là bizarrement j'ai rendu les armes. Je l'ai  physiquement ressenti, la pression qui retombe, les épaules qui se dénouent. Oui c'était beau. ( et pourtant ce n'est que la route des tamarins, pas l'endroit le plus sexy de la Réunion) mais pour la première fois je l'admettais. Oui on allait être bien ici.
Une fois toutes mes barricades tombées, je me suis laissée aller et j'ai vu, le lagon, les gens, les paysages, la faune, la flore, ma nouvelle vie.

Et puis il fallait vraiment que je sois totalement coincée du c.. pour ne pas tomber sous le charme de la Réunion.
C'est une merveille. 



7/ Songes-tu à un éventuel retour "chez toi" ?
Le chez moi de la réunion est devenu mon chez ma fille. Alors oui j'ai très envie d'y retourner mais pas dans n'importe quelles conditions. Si je suis pragmatique, ( ce qui serait très nouveau) il y a un énorme point noir à la vie à la Réunion, un point noir d'environ 1000€ par tête, le prix d'un billet aller et retour pour la métropole. Si je dois vivre de nouveau là bas, mon budget devra pouvoir supporter au moins un aller et retour par an pour chacun de nous. Voire deux. Un voyage vacances et un en cas d'urgence. Et ça fait un sacré budget!
En revanche puisqu'on parle gros sous, la vie finalement ( maintenant que je suis rentrée en métropole, là où c'est aussi la crise) n'est pas aussi dispendieuse qu'on pourrait le croire. Il suffit de se mettre au diapason local, de manger péi quoi! les marchés recèlent des fruits et de légumes monstrueux de goût à des prix tout doux ( beaucoup moins cher qu'ici). On consomme différemment.  




8/ Justement, que signifie pour toi l’expression "chez soi" ?  
Pour moi c'est l'endroit qu'on est content de retrouver quand on rentre de vacances.
Petite fille j'avais ce sentiment très fort d'excitation teintée de mélancolie quand, dans la GS de mon père, on approchait de Chateau Gontier. On laissait les vacances à St Brévin les pins derrière nous mais on rentrait à la maison.
Adulte j'ai éprouvé ce même sentiment en rentrant chez nous à Pornic avec nos loulous.
Et c'est aussi ce que je me suis dit dans l'avion pour la Réunion, revenant de vacances en métropole. On rentre à la maison.
Ici, je n'arrive pas à retrouver ce sentiment, ce n'est pas chez moi.



9/ La leçon de cette expatriation ?...
les leçons!elles sont trop nombreuses pour être écrite ici. mais sommairement:
 De mon point vue de femme: J'ai retrouvé mon mari.
 De mon point de vue de maman: Mes enfants ont grandi. Ma fille y est devenue une femme, elle y a puisé une force incroyable. Et même si cela nous a conduit à une séparation, puisque chez elle c'est la réunion, je suis fière, à l’extrême, de celle qu'elle est devenue
C'est plus compliqué pour mes fils, qui vivent encore toujours un peu dans le fantasme de leur vie Pornicaise, qui se réfugient derrière des "si on était resté à Pornic, on aurait fait ceci ou cela". Moi je ne suis pas certaine qu'avec des si ou si il y aurait eu ci ou ça. Des excuses, toutes trouvées, bien pratiques, culpabilisantes pour leur mère. C'est beaucoup plus simple de rejeter la faute sur l'autre que s’interroger soi-même. ( je le sais j'ai longtemps toujours fonctionné comme ça) mais c'est LEUR chemin, il va falloir qu'ils s'en dépatouillent eux mêmes. Je suis certaine qu'un jour ils prendront la mesure de la chance qu'ils ont eu de vivre ailleurs. Un jour ils auront le déclic.

D'un point de vue personnel, je me suis arrondie, dans tous les sens du terme, et si il y a un sens d'arrondi dont je me serais bien passée il y en a un autre qui était salvateur. Il y a encore du boulot, mais me déraciner est sans doute la meilleure chose qui pouvait m'arriver.




10/ Réponds à cette question que j’oublie de te poser et à laquelle tu voudrais tellement répondre… 
Alors prête pour une nouvelle aventure ?
Oui, même si ça me terrifie, je suis prête. 






En attendant je vous ai promené sur la plage de la Saline, sous les filaos, un dimanche ordinaire, la plage, le lagon et surtout les pique-niques sans chichis des familles unies. Tous ensemble, de la gramoune au marmaille, ça rit, ça chante, ça se régale.... c'est ça la Réunion!   

23 commentaires:

  1. Tu en as fait un très joli texte de ce tag. J'en reste sans mots.....

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    1. ah bah non tu vas pas devenir muette à cause de moi!! ;)

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  2. putain, la pingsheuse... c'est pas du tag d'expat ça ! c'est du tag de leçon de vie ! c'est beau, c'est vrai... c'est tellement toi ! c'est un cadeau en fait !

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    1. c'était partir qui était un cadeau.J'aurais tellement aimé être capable de l'accepter plus tôt ce cadeau.
      Merci ça me touche ce que tu dis enormément

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  3. Et ben voilà, tu as réussi à me faire pleurer avec ton billet, c'est malin ;-)

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    1. bin faut pas pleurer ma biquette. La Réunion c'est de la joie à l'état pur

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    2. Ce qui a "résonné" c'est que tu as parfaitement décrit la nostalgie qu'on peut avoir de "sa maison" où qu'elle soit. Alors c'est sûr je ne suis pas à 10 000 bornes de chez moi, mais comme je peux y aller aussi souvent qu'en Norvège, ben ça me manque tout de même énormément :-) (surtout en ce moment)

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  4. Que des vérités ! Tu es touchante la pingsheuse ! Faut que je te rencontre en vrai :)

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  5. han mais c'est terriblement gentil ça.
    C'est drôle qu'est ce qui vous ait touché comme ça. Il y a des choses qui ont du résonner ;) (et hop virée la faute)

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    1. non mais c'est pas vrai je ne sais plus écrire moi!! après le "raisonner" je m'aperçois que j'ai saccagé ma phrase. donc c'est soit: c'est drôle que ça vous ait touché comme ça , soit: c'est drôle, qu'est ce qui vous a touché comme ça? Mais le mix des deux ça ne le fait pas :)
      et c'est aussi:: c'est terriblement gentil ça, Sylvie!!
      pffff le soleil je n'ai plus l'habitude, ça doit être pour ça ;)

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  6. c'est magnifique, c'est touchant et tu donnes envie ;-)

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  7. C'est drôle, tu reviens sans cesse sur la beauté des paysages. C'est, semble t-il, plus que les gens ce qui t'a fait aimer le caillou.
    Et moi, je pleure devant le désastre de ce qu'offre la Belgique en termes de paysages. Mais malheureusement là, rien à faire, c'est, sauf rare exception, vraiment laid. Le bébé se présente mal. ;)

    Merci d'avoir répondu ! Tard, on s'en fout puisque tu l'as fait. :D
    Si ta prochaine destination est l'Europe septentrionale ou la Nouvelle-Zélande (mon fantasme absolu)... je pèse moins de 27 kg !...

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  8. Oui et non!
    oui, c'est vrai que le "beau" est important pour moi, j'ai besoin d' être scotchée devant un paysage, mais...il en faut très très peu pour que je tombe sous le charme, un brin d'herbe, un patchwork de cultures, un tag sauvage dans une friche industrielle, un frontispice travaillé, une couleur de roche.
    C'est marrant ce que tu dis parce que je me rends compte que j'ai une grande tendance à voir du beau partout, même dans le laid. (Je veux dire, ce qui peut paraître laid pour d'autres a des chances de m'émouvoir, moi) ( tu peux être certaine que je trouverais du beau en Belgique moi et sans aucun effort!!).
    Bon à la Réunion, c'est vraiment beau! la luxuriance de la végétation, la plaine des sables, les couchers de soleil à pleurer...mais il y a aussi des trucs moches, les constructions années 70 du centre de Saint Denis par exemple, c'est laid! mais...il y a un certain charme là dedans .
    Et oui et non! parce que c'est vrai je ne suis pas une grande sociable. je ne vais pas spontanément vers les gens, à l'inverse de mon mari, tiens, qui lui retient, sans doute, plus les rencontres que les situations. Mais les gens font partie du paysage pour moi. Et à la réunion ils sont aussi beaux que beaux. ( bref tu m'as compris )
    Et non! parce que même si je n'ai pas parlé d'eux ce sont eux, aussi, qui m'ont fait aimer le caillou ( mais il m'aurait fallu 3 tags de plus pour parler d'eux) Ils sont d'un "souriant", d'une gentillesse, d'un "accueillant",... leur petit accent traînant chantant, le petit geste de la main pour remercier, dire bonjour... Toutes les communautés vivent ensemble dans un respect mutuel des traditions de l'autre. C'est quand même le seul endroit que je connaisse où on voit, affiché au fronton des mairies, aussi bien un "joyeux Noël" , qu'un "bon ramadan", un "joyeux Dipavali" ou un " bonne année du cheval".
    Moi j'y ai rencontré beaucoup de gens avec qui j'ai pris plaisir à échanger à propos de rien ou de Tout, discuter avec tout le monde ça se fait naturellement à la Réunion, ce qui pour moi est un truc incroyable!
    Ceci dit dans ce tableau idyllique forcément comme partout il y a des cons, des cagnards ( racailles) hypers chiants et limite dangereux , des bisbilles entre les communautés, entre les cafres et les zoreils ce n'est pas toujours le grand amour ( tiens j'ai détesté voir un Gad el Maleh en spectacle à Sin Dni faire son fond de commerce sur cette inimitié et taper sur zoreil land pendant une heure, c'est facile, un raccourci minable de ce qu'est la Réunion; on n'est pas en métropole ou aux antilles, utiliser ce ressort là c'est presque pervers ici)
    Après, tout dépend de ce qu'on a envie de voir ;)
    et raté ça sonne plutôt oriental pour nos valises

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    1. Certes. En ce qui me concerne, je recherche déjà la beauté des paysages. Sans cet élément, c'est très difficile pour moi. C'est pour ça que même si l'art flamand est présent ici et que j'en suis fan, ça ne me satisfait pas, car la nature est bien plus présente que la ville qui, au demeurant, ne recèle ce trésor artistique qu'en son centre, quand elle le possède.
      Ensuite, si les gens étaient des bonheurs sur pattes comme aux Pays-Bas, mon jugement serait bien plus positif... mais comme ça n'est pas le cas. Il faut d'ailleurs que je réponde à un Liégeois qui m'a écrit, et explique que mon ressenti est lié au fait que je sois sur Bruxelles. Peut-être... c'est vrai que Liège est tout sauf anti Gauloise. Ils poussent même le vice à fêter le 14 juillet au lieu du 21, qui est la fête nationale Belge !
      Pour ce que tu expliques de voir du beau dans du laid, non, ça je suis incapable, par contre... je sais m'y intéresser, voir ça peut me fasciner comme de me balader au port industriel de Anvers ou Zeebrugge et observer l'incroyable déchargement des portes-containers. Ces sites sont hallucinants, mais pas beaux, voir même épouvantablement laids, sauf la nuit avec les milliers de lumières (sécurité) qui les font ressembler de loin à des décors de Noël.

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  9. comme d'hab,je suis fan....de toi!!!!c'est magnifique et tellement ca!!tellement vrai!!!pour ma part ,je suis rentrée seule.....avec mes 4 loulous mais avec tellement plus d'ouverture d'esprit et d'oxygene!!!!!!!!!et en plus la reunion m'a rapproché de toi.....et oui,des années a moins de 3km l'une de l'autre a pornic ,sans se calculer et....apres .un bel echange telephonique avant ton grand depart sur l'ile ou je me trouvais déjà depuis quelques temps ,nous nous sommes retrouver,decouverte,adorer!!!!!!
    tu es une nana geniale ,une cops extra,une Maman avec un grand M......je t'aime!!!!!!!

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    1. oh ma copine, mon Emmanuelle. Tu vois je ne peux pas parler de la réunion sans parler de toi. c'est malin tu m'as fait verser une tite larme. C'est toi la nana géniale! Je donnerais cher pour un ti punch avec toi sous ta varangue face à la baie de Saint paul . Qu'est ce qu'on a pu rire toutes les deux

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  10. Whaouu !! Quel témoignage !! C'est juste magnifique !! Enfin du toi quoi !!
    Rhooo bah maintenant tu m'as donné envie de le découvrir ton petit caillou !!
    Après avoir bougé par ci par la (sans partir a l'autre côté non plus) je suis revenue chez moi pour un retour aux sources et maintenant 2 ans après je n'ai qu'une envie partir ... tout recommencer ailleurs er souffler un bon coup !!

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    1. moi j'appelle ça "la page blanche" c'est excitant de penser qu'il y a presque tout à réécrire quand on va " ailleurs"

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  11. selon ta définition, mon ile n'est pas mon chez moi... je ne suis pas contente d'y rentrer après les vacances. même si, paradoxalement, je sais que ce sera dur quand on partira pour de bon. par contre j'ai pu très vite en voir les beautés. l'homme, et moi aussi finalement, on ne se sent des racines nulle part... ou alors c'est qu'on n'a pas encore trouvé notre chez nous...
    tu es prête! vous partez alors?? :)

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    1. C'est marrant parce que tu n'en parles pas souvent des beautés de ton île. Alors que putain qu'est ce que c'est beau!! Moi je voulais la plage de la Feuillère à la Réunion et les cases créoles de Pointe à Pitre à Saint Denis. Vouloir retrouver le charme du papillon sur le caillou n'avait aucun sens. le pire c'est que j'en étais consciente mais je me fabriquais des excuses bidons pour ne pas être bien.
      Tu connais "les filles de l'air"?, ce sont des plantes sans racine, super jolies, on les appelle aussi les cheveux du roi ou de sorcière. Moi elles m' intriguent, pas de terre, pas de racine. Elles ne sont pas rares mais loin d'être communes, originales quoi ;)
      Et pour répondre à ta question, je ne sais pas encore, (et ce n'est pas la Réunion), je flippe un peu, mais aussi très c'est excitant

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  12. Super touchant cet article. Je ne l'avais pas lu avant de t'écrire mon mail. Je pense que t'es d'autant plus armée pour partir ailleurs :)

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  13. Coucou ! Magnifique témoignage, c'est vrai que ça fait peur de partir loin, et il faut avoir les moyens (moi qui veut aller vivre vers Montpellier... Bref). Mais c'est clair que ça doit changer une vie, et de s'adapter aux us de là-bas, vivre différemment, ça doit changer ta vision des choses et a du te transformer en "mieux" :) En tout cas chapeau ! Bon lundi. Bisous.

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